Toutes les actualités

Avec Oc’Consigne, les bouteilles ont plusieurs vies

Information mise à jour le 24/02/21

L’association montpelliéraine, incubée par Alter’Incub, prépare la création d’une filière de réemploi du verre, fondée sur un réseau de collecte volontaire, une unité de lavage et déjà de nombreux partenaires. Le point sur ce projet antigaspi.

L'équipe Oc’Consigne

L'équipe Oc’Consigne

Une seconde vie, c’est mieux que le recyclage ! Plutôt que de casser et fondre les bouteilles en verre, Oc’Consigne propose de les réemployer. Hébergée par l’incubateur d’innovation sociale Alter’Incub, l’association montpelliéraine s’est ainsi lancée dans un projet ambitieux : monter de toutes pièces une filière de réemploi du verre incluant collecte, lavage et remise en circuit des bouteilles et autres contenants.

Les bouteilles en verre peuvent en effet, pour la plupart d’entre elles, avoir plusieurs vies. Et leur réemploi est bon pour la planète.

« Il permet d’économiser 50 % d’eau et 75 % de l’énergie consommée pour leur recyclage. Car il faut savoir que pour le recyclage, le verre cassé appelé calcin doit être chauffé à 1 500°C pendant 24h avant d’être remoulé pour fabriquer une nouvelle bouteille », explique Anne-Claire Degail, l’une des porteuses du projet, aux côtés de Sophie Graziani-Roth, Armonie Cordier et Jean Maillard.

Oc’Consigne se fixe deux missions. La première est de sensibiliser au réemploi des contenants en verre les consommateurs, les collectivités, la grande distribution, les commerces d’alimentation et les producteurs (vignerons, caves coopératives, brasseurs, limonadiers, etc.). La seconde, qui sera portée par une Scop, est de bâtir la filière qui permettra leur lavage et leur retour dans le circuit.

Son projet industriel, destiné à lutter contre le gaspillage, exige néanmoins de ses promoteurs d’y consacrer une belle énergie. D’ailleurs, ils ne ménagent pas leurs efforts. Oc’Consigne est déjà soutenue par une cinquantaine de partenaires. Parmi eux figurent Montpellier Méditerranée Métropole, très engagée en faveur du réemploi et de la réduction des déchets, une trentaine de brasseurs et de vignerons, une dizaine de magasins, dont des Biocoop, mais aussi l’ADEME, l’Agence de la transition écologique qui envisage de soutenir financièrement avec CITEO la phase industrielle du projet.

Pour pouvoir être réemployées, les bouteilles seront nettoyées selon la norme HACCP, celle qui s’applique à l’industrie agroalimentaire.

« Dans notre unité, nous recyclerons l’eau et même les détergents employés », précise Jean Maillard, le qualiticien de l’équipe.

Pour aller au bout de la démarche, les camions chargés d’amener les bouteilles usagées repartiront avec des bouteilles prêtes à être réutilisées.

Selon le calendrier prévu, la phase expérimentale du projet devrait être engagée au printemps 2021, pour un lancement industriel à la fin de l’année sur un site en cours de recherche. Mais, en l’état, le projet est déjà, par son ambition, une première.

« Il y a, semble-t-il, peu d’équivalent industriel de cette dimension en France », confie Philippe Rajosefa, le directeur d’Alter’Incub. N’en jetez plus !

Il y a 0 commentaire sur cette page