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Interview de Jérémy Ladoux, président et fondateur de NauticSpot

Information mise à jour le 06/03/20

« J’ai trouvé ici l’écosystème propice au développement d’une jeune pousse »

Jérémy Ladoux, président de NauticSpot ©DR

Jérémy Ladoux, président de NauticSpot ©DR

NauticSpot a le vent en poupe. Finaliste au concours d'innovation du dernier salon Nautic de Paris, trophée de la mobilité intelligente au salon Occitanie Innov, lauréat du concours Graines de Boss-M6…, la startup montpelliéraine créée en 2017 commercialise des solutions connectées qui optimisent l’occupation des ports de plaisance et la communication avec les plaisanciers. Ses capteurs installés sur des bateaux ou des bouées de mouillage supervisent en effet les places portuaires en temps réel tandis qu’une application mobile offre des services aux plaisanciers. L’entreprise a mis le cap sur l’export. Elle ambitionne d’équiper cinquante ports en 2020 et deux fois plus en 2021, tout en passant de quatre à douze collaborateurs.

Pour quelles raisons avez-vous choisi Montpellier ?

J’ai d’abord eu un coup de cœur pour ce territoire. Ensuite, compte tenu de la nature de mon projet, il me paraissait plus crédible de m’installer près de la mer que de rester à Paris où je travaillais à l’origine dans le tourisme d’affaires. Je savais également que j’allais trouver ici l’écosystème propice au développement d’une jeune pousse, à commencer par le plus grand incubateur d’Europe. Grâce à un partenariat avec l’université d’électronique de Montpellier, spécialiste des systèmes embarqués pour milieux hostiles (1), NauticSpot a pu concevoir une solution innovante, capable de composer avec l’eau, le vent, le sel et le mouvement des bateaux. C’est aussi à Montpellier que nous avons trouvé le bureau d’études dont nous avions besoin et un industriel capable d’assembler les composants de nos capteurs.

Quel a été le principal apport du BIC de Montpellier et de ses équipes dans votre réussite ?

Un entrepreneur arrive avec une idée en tête à laquelle il croit mais qui peut vite partir dans tous les sens. Les équipes du BIC de Montpellier nous ont apporté le cadrage nécessaire pour avancer dans la bonne direction sans brûler les étapes et trouver notre marché. Pour NauticSpot, il s’agissait de ne pas cibler d’emblée le plaisancier, mais les capitaineries. Le fait d’être agréé nous a aussi ouvert l’accès à différentes aides comme la bourse French Tech de Bpifrance ou le contrat innovation de la Région Occitanie. Aujourd’hui, nous participons à de nombreuses formations organisées par le BIC de Montpellier qui nous suit toujours aussi attentivement et nous a mis en contact avec le réseau Entreprendre plus axé sur le développement de compétences nécessaires au management.

Comment avez-vous mis en œuvre vos engagements sur le plan social et environnemental dans votre entreprise ?

NauticSpot n’a pas encore une taille suffisante pour mettre en place une démarche de responsabilité sociétale en interne. Néanmoins, nos solutions vont dans ce sens. En proposant d’automatiser certaines tâches chronophages et sans réelle valeur ajoutée, nous optimisons le travail des agents de capitainerie au profit d’une qualité de services pour le plaisancier et d’une valorisation touristique de la destination. Grâce à notre solution connectée, plus besoin non plus de sortir un zodiac consommant du carburant pour réaliser l’inventaire des bouées de mouillage. En outre, comme nous planchons avec d’autres sociétés sur des chaînes d’ancrage écologiques, nous favorisons le respect des fonds marins et de la posidonie.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent créer leur entreprise ?

Quand on a une idée, il faut aller jusqu’au bout, tout en ayant conscience que la création d’entreprise représente beaucoup de travail et de sacrifices. En contrepartie, c’est un métier passionnant qui sort de la routine de bureau. Pour pouvoir aborder des aspects aussi variés que la recherche, le commercial, la comptabilité ou le droit, mieux vaut faire preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité. Tout porteur de projet a également besoin d’un solide accompagnement pour apprendre à canaliser ses idées et les orienter vers le concret.

Comment imaginez-vous l’entreprise innovante de demain à Montpellier ?

Venez au BIC de Montpellier et vous la trouverez ! L’innovation, c’est d’abord un prolongement de soi, mais elle doit aussi répondre à une problématique par des solutions synonymes de gain de temps et d’argent, et apportant des services supplémentaires. Innover signifie aussi travailler en bonne intelligence avec les acteurs existants pour profiter de l’écosystème et trouver des passerelles.

(1) Institut d’Electronique et des Systèmes (IES), unité mixte de recherche CNRS et Université de Montpellier.
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