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A la rencontre de nos success stories / interview de Nicolas Jerez, président de Bulane

Information mise à jour le 10/02/20

« On ne réussit pas tout seul mais en collectif »

Nicolas Jerez, président de Bulane ©DR

Nicolas Jerez, président de Bulane ©DR

Créée en 2009 par Nicolas Jerez, Bulane a développé des stations de brasage mobiles pour l’industrie et les professionnels, produisant une flamme hydrogène de nouvelle génération - un combustible propre né de l’eau et de l’électricité. Accompagnée à ses débuts par le BIC de Montpellier, la cleantech, installée à Fabrègues avec quinze salariés, adhère aux réseaux French Tech, French Fab et Cleantech. Labellisée Pass French Tech promotion 2017-2018 pour sa croissance, elle a levé 2,8 millions d’euros en octobre 2018.

Pourquoi avoir choisi de créer Bulane sur le territoire de la métropole de Montpellier ?

Lyonnais au départ, j’ai fait mes études supérieures à Montpellier. Si j’ai choisi d’y rester pour démarrer en 2009 un projet dans le domaine de l’hydrogène, c’est grâce à l’écosystème du BIC de Montpellier, du dynamisme de Cap Alpha et Cap Omega... Je n’ai jamais manqué de rien ! Il y avait aussi sur place les compétences scientifiques de l’Université de Montpellier, de l’Institut Carnot et du pôle Chimie Balard sur les technologies des matériaux et l’hydrogène. Etre incubé par LRI nous a positionnés sur le campus de la fac des sciences, qui nous a servi de base durant deux ans et demi. Je remercie au passage les organismes qui ont accompagné les débuts de Bulane, comme notamment l’agence régionale Transferts LR, LRI et l’incubateur de l’école Mines Alès

Quel a été le principal apport du BIC de Montpellier et de ses équipes dans votre réussite ?

Être accompagné par le BIC de Montpellier a permis de positionner Bulane au centre d’un écosystème aussi dynamique qu’efficace. En outre, l’offre de formation a joué un rôle clé dans la structuration de notre projet, par exemple avec le précieux EMBA du Labex Entreprendre. De nombreux challenges m’ont été lancés par l’équipe du BIC de Montpellier, sur le business plan, ou encore la technologie. J’ai compris qu’il faudrait du temps, que cela ne se ferait pas en trois ans. Le BIC de Montpellier a aussi accompagné la recherche de financements. Cela nous a clairement donné l’impulsion en 2010. La force de ce territoire, c’est que les gens se connaissent et font du networking. Cela crée une émulation. On ne réussit pas tout seul, mais en collectif.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent créer leur entreprise ?

Soyez très pragmatiques ! Il faut écrire très rapidement sa proposition de valeur et se confronter au marché pour challenger son idée. Il ne faut pas rester seul juge de sa proposition, on ne peut pas être son propre utilisateur. Mieux vaut « sortir » et commencer à vendre le produit ou service, et s’ajuster avec le marché. La valeur vient souvent de choses auxquelles on n’avait pas pensé soi-même. Adaptabilité et agilité sont des mots-clés. Fonctionner par itération diminue les risques. J’inciterais aussi les créateurs à rester modeste dans les prévisions, beaucoup sont « décalées ».
Pour ma part, j’ai eu la chance d’être très bien entouré pour prendre les bonnes décisions. Pour avancer, il faut s’entourer de gens objectifs, intègres et critiques, ceux qui posent les « vraies » questions. Je me suis aussi rapproché de réseaux d’entreprises, comme Leader et Entreprendre. Beaucoup d’entrepreneurs sont prêts à partager leurs bonnes expériences. Un entourage bienveillant et compétent peut sécuriser énormément les projets.

Comment imaginez-vous l'entreprise innovante de demain à Montpellier ?

L'entreprise innovante de demain a un enjeu très fort d’adaptation à la nouvelle génération. À 38 ans, j’observe déjà un écart générationnel. Les jeunes aujourd’hui veulent trouver du sens dans ce qu’ils font, cela se voit en entretien de recrutement. Travailler pour une clean tech, un projet d’innovation fort, cela les touche. C’est quelque chose que je trouve très positif. Cette nouvelle génération est aussi plus exigeante dans ce qu’elle recherche, et les échanges avec le management sont beaucoup moins formalisés, elle est « full digital ». Enfin, l’entreprise naît « born global ». Dès le départ, il est possible d’agir à l’export, d’intégrer cette dimension. Même si nous avons commencé par le marché français, il faut raisonner global, être ambitieux. Pour aller à l’international, vous remettez à plat les documents, les produits, le business model. Pour notre part, nous sommes allés à Berlin, Milan... si bien que nous avons déjà vendu nos produits dans 13 pays.
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