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L’écologie de vie, un enjeu méconnu chez les dirigeants d’entreprise

Information mise à jour le 09/07/21

Pour gagner en performance, l’entrepreneur doit être en phase avec les valeurs qui le guident en tant qu’individu. Cette approche inédite a été présentée lors du CJDay le 28 juin au Corum. Explication.

Retour sur le CJ Day Montpellier 2021 @Nanda Gonzagues
« Pour une nouvelle écologie de vie » : voilà le thème très novateur qu’a décidé de traiter la Métropole de Montpellier, lors du CJDay du 28 juin dernier au Corum à Montpellier. Elle était partenaire exclusive de cette journée qu’organisait le CJD Montpellier et a eu carte blanche pour l’atelier qu’elle mettait en place.
 
Ce CJDAY étant consacré à la vision des dirigeants d’entreprise dans un contexte 2021 chahuté, il s’agissait pour les participants de penser « l’entreprise performante, responsable et inclusive de demain », mais aussi d’aborder un aspect central de l’entrepreneuriat : « Fric ou éthique : quel choix pour l’entreprise ? »
 
L’entreprise est avant tout un projet de vie. C’était là le point de départ de l’atelier proposé par la Métropole de Montpellier. Et le choix des mots n’avait pas été laissé au hasard. « Étymologiquement, l’écologie est la science de la maison », rappelle Annabelle Jaouen, l’une des trois intervenant.e.s convié.e.s à prendre la parole.
 
Enseignante-chercheuse en entrepreneuriat et stratégie, coache et dirigeante de l’incubateur de Montpellier Business School, elle accompagne de nombreux chefs d’entreprise pour les aider à concilier vie professionnelle et vie privée, afin qu’ils restent performants.

« Le dirigeant ne peut pas être dissocié de l’individu (qu’il est, NDLR). Derrière un projet d’entreprise, il y a toujours un projet de vie et les deux doivent être en cohérence, en harmonie », observe-t-elle.

Créer son entreprise, voire en reprendre une, exige un engagement personnel important. « L’entrepreneur finit souvent par consacrer tout son temps à son projet professionnel, au détriment de sa vie privée », confirme Daniel Laune, fondateur et président de KYomed Innov, qui l’a lui-même vécu en s’investissant totalement dans le développement de sa société.
 
Créée en 2014, sa société compte à présent une dizaine de collaborateurs.

« Une fois passée la période des cinq premières années, j’ai éprouvé le besoin de penser au projet, à la suite. Mon entreprise et moi-même avions besoin d’accompagnement pour parvenir à la croissance. »

Daniel Laune a alors décidé de formaliser ce qui l’entravait et fait appel à Annabelle Jaouen. « Son accompagnement m’a permis de verbaliser les valeurs que je porte en tant qu’individu, ce qui me motive, mes drivers, et de me fixer certaines limites », résume-t-il. Depuis, il a retrouvé l’énergie de ses débuts. « Je n’y serai pas arrivé sans regard extérieur », concède-t-il.
 
Pas simple d’être dirigeant d’entreprise. « Il doit évoluer dans un espace de contraintes qu’il n’avait pas imaginé au départ », explique Jean-Yves Deleuze, directeur général de Géométrie Variable et troisième intervenant. À commencer par son statut, car le droit sépare la personne morale, la société, de l’individu qui l’a créée. Le dirigeant doit ainsi concilier son rôle de mandataire social, représentant légal de la société, et ses aspirations d’individu.

 « Il doit être aligné avec son projet, faute de quoi le développement de l’entreprise en souffre », prévient Jean-Yves Deleuze. Et Annabelle Jaouen d’ajouter : « Le burn-out n'est pas nécessairement lié à une surcharge de travail, mais plutôt à un désalignement durable entre les valeurs et besoins fondamentaux du dirigeant, et l'environnement dans lequel il évolue. »

Ainsi, le dirigeant doit pouvoir prendre du recul, se poser les bonnes questions, connaître ses limites… Tout cela participe, par son bien-être, à la performance globale de son entreprise, mais aussi à la mise en œuvre de projets qui ont du sens.

Et ce concept d’écologie de vie qui fait sens au niveau du dirigeant et de l’organisation, fait également sens au niveau du territoire pour un acteur public tel que la Métropole de Montpellier : l’entrepreneuriat au sens large et la performance globale intégrant une dimension sociétale. Il est aussi en phase avec sa mission de service public : être au plus proche des attentes du citoyen et des acteurs économiques, être proactif dans la mise en place des dispositifs de soutien, et surtout, en période calme comme en cas de crise, être garant de la stabilité de l’écosystème, de sa pérennité et de son équité. En d’autres termes, être aux côtés des autres acteurs institutionnels, garant de l’écologie de vie de l’écosystème.

« La mission de la Métropole de Montpellier, en tant que service public, vise à créer les conditions favorables pour un monde de demain équilibré », conclut Hind Emad, la vice-présidente déléguée au développement économique et numérique de Montpellier Méditerranée Métropole.

L’écologie de la vie. 

CDAY, une première réussie

Pour le CJD Montpellier, ce CJDAY constitue « une première réussie » et le premier en présentiel dans ce format depuis la crise sanitaire. L’événement a ainsi réuni 180 participants et a été marqué par l’intervention brillante du psychiatre et psychothérapeute Christophe André sur la méditation, l’éthique et le leadership.

L’idée de cette journée était en effet de s’ouvrir, s’inspirer, réfléchir et expérimenter l’entreprise performante, responsable et inclusive de demain, pour voir plus loin et s’engager davantage dans l’action. Objectif atteint.
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