Sébastien Bernis de PriceComparator « Même une entreprise de petite taille peut réduire son empreinte carbone »

Pour quelles raisons avez-vous choisi Montpellier ?

Je suis venu à Montpellier pour mes études en sciences et techniques des activités physiques et sportives (staps). Je voulais me spécialiser en plongée sous-marine. Moniteur de plongée, c’était déjà mon métier. Au moment même où j’ai commencé ma thèse sur le comportement du consommateur de loisir sportif, je me suis mis à travailler dans un magasin de matériel de plongée à Palavas. J’y suis resté neuf ans comme chargé de marketing. J’ai notamment créé un site web de vente en ligne qui a boosté le chiffre d’affaires. Avec l’arrivée de la concurrence, j’ai commencé à exercer une veille concurrentielle, en ciblant la grande distribution d’articles sportifs qui pratique les petits prix et les promotions. Les résultats ont été exceptionnels pour mes clients. Cela a permis d’y répondre par différentes tactiques : choisir les mêmes produits, adapter ses prix, etc.

A Montpellier, dans le secteur digital, il y a un vivier important de candidats grâce à la présence d’écoles du numérique de bonne qualité. Malgré la forte demande, en particulier de développeurs, j’ai rapidement trouvé de bons collaborateurs que j’ai pu conserver grâce à notre culture d’entreprise et à d’excellentes conditions de travail. C’est notamment vrai grâce à notre incubation au BIC de Montpellier : depuis quatre ans, nous bénéficions de locaux particulièrement propices à l’innovation et d’un accompagnement qui contribue largement à notre développement et à notre réussite actuelle.

Quel a été le principal apport du BIC de Montpellier et de ses équipes dans votre réussite ?

J’avais déjà créé PriceComparator quand j’ai sollicité le BIC de Montpellier. L’équipe du BIC m’a tout expliqué, en particulier que j’aurais dû la contacter et solliciter des aides avant de créer mon entreprise et démarrer mon activité, car une fois tout cela déjà bien engagé, on n’y a plus accès. Elle m’a fait découvrir l’écosystème montpelliérain des startups, le cluster Digital 113, Le Village by CA, ou encore La Mêlée, qui regroupent les entreprises numériques de la région.

Le BIC de Montpellier m’a aussi orienté vers les financeurs. J’ai ainsi pu obtenir un prêt d’honneur d’Initiative Montpellier Pic Saint Loup et solliciter Bpifrance. Je bénéficie depuis le début d’un accompagnement par un conseiller de qualité. Mon entreprise est hébergée dans la pépinière Cap Alpha, au calme, dans la nature, loin des embouteillages. On y est très bien.

Comment avez-vous mis en œuvre vos engagements sur le plan social et environnemental dans votre entreprise ?

J’ai d’abord un engagement personnel fort. Depuis la naissance de mon enfant, j’ai fait le choix d’une alimentation uniquement bio. J’ai aussi présidé le club languedocien d’aquariophilie marine qui participe à la préservation des espèces marines. Quand l’opération GreenConcept a été lancée par la CCI, La Région Occitanie et Green.IT en 2018, le BIC de Montpellier me l’a signalé et j’ai répondu à l’appel à candidature. Des experts ont fait un audit de l’impact carbone de notre solution numérique qui automatise la récupération de données sur le web, puis leur tri et leur traitement. Résultat : on balançait des tonnes de CO2 dans l’atmosphère, alors qu’on est un petit acteur digital.

Une seule requête dans Google pèse 7 grammes de CO2 ! En suivant les recommandations des experts, on a divisé par 400 notre empreinte carbone. Comment ? En éduquant nos robots pour que les requêtes soient plus économes, en réduisant la circulation des données et leur stockage, en choisissant des serveurs éco-responsables français, etc. Cela montre que, même une entreprise de petite taille peut réduire son empreinte carbone et plus globalement son impact environnemental.

J’ai aussi un véritable intérêt pour le bien-être de mes collaborateurs. Quand j’étais salarié dans un magasin, j’ai réalisé que mes collègues souffraient et que j’étais moi-même souvent frustré ou contrarié. Dès que j’ai créé mon entreprise, ma priorité a été de tout mettre en œuvre pour que les salariés se sentent bien au travail. Des horaires souples, des sièges confortables, des entretiens réguliers avec moi, etc. La responsabilité sociale de l’entreprise a aussi une dimension environnementale. En plus de trier les poubelles, recycler le papier…, on organise des ateliers cuisine ensemble, à midi. Cette souplesse, ce confort, cette convivialité leur donnent envie de se donner à fond, avec le plaisir de contribuer à notre réussite collective.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent créer leur entreprise ?

Je leur recommande de se renseigner sur les dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprise avant de se lancer, car beaucoup sont inaccessibles dès qu’une société atteint ses trois ans. C’est donc vital ! Plus original, je leur conseille aussi de travailler d’abord dans une startup pour se former, avant de créer leur activité.

Deux salariés de PriceComparator ont fondé chacun leur entreprise, nous en avons convenu dès leur recrutement. L’intérêt est qu’ils sont très motivés, se nourrissent de ce qu’ils apprennent et développent un réseau. Le tutorat est enrichissant, c’est gagnant-gagnant.

Comment imaginez-vous l’entreprise innovante de demain à Montpellier ?

Elle devra être éthique, éco-responsable, éco-conçue…, pour donner du sens à son activité et attirer des jeunes qui ont envie de cet engagement.