Cette association boucle actuellement un chantier d’insertion professionnelle à Murviel-lès-Montpellier, où des femmes manient masses, truelles et marteau-piqueur, pour se faire une place dans les métiers du Bâtiment.
L’accord parfait
L’initiative cadrait en effet parfaitement avec la sensibilité municipale.« Nous avions accordé, dans notre politique urbaine, la priorité à la réhabilitation du patrimoine existant, en faisant du réemploi et en utilisant des matériaux sains et naturels, et d’y adjoindre un volet insertion », explique Isabelle Touzard, la Maire de Murviel-lès-Montpellier, et vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, en charge de la commission transition écologique et solidaire, biodiversité, énergie, agroécologie et alimentation.
La Métropole en soutien
Le chantier d’insertion a donc eu pour support la réhabilitation des anciens appartements des écoles, afin qu’ils accueillent, une fois refaits, les associations, une permanence du CCAS et des activités périscolaires.Montpellier Méditerranée Métropole est venue en soutien de cette opération pour aider l’association FOR.C.E à la mener à bien, en lui octroyant une subvention de 15 000 €/an, de 2018 à 2020, dans le cadre de sa mission d’insertion par l’économique. FOR.C.E a également reçu le soutien financier de l’État et du Fonds social Européen. Le Département de l’Hérault l’a, lui, aidée pour l’année 2019.
Défi relevé
L’enjeu était d’aller chercher un public féminin, peu habitué à répondre aux offres proposées sur ces métiers du bâtiment. En outre, les candidates devaient habiter sur le territoire de la métropole, être éloignées de l’emploi et très motivées.FOR.C.E a relevé ce défi avec brio, en recevant l’aide de Pôle Emploi, de la Mission RSA du Département de l’Hérault, l’Unité Emploi et Insertion de Montpellier Méditerranée Métropole, la Mission Locale Jeunes 3M et la commune de Murviel-lès-Montpellier.
Masses et marteau-piqueur
Ainsi, la première année, douze femmes, recrutées sur la base d’un contrat à durée déterminée d’insertion, alternant travail et heures de formation, se sont attaquées aux tâches les plus ardues : la déconstruction (avec dépose d’un escalier en pierres de taille), la reprise de murs porteurs, la conformation des planchers existants avec profilés métalliques pesant 150 kg chacun…Elles ont manié masses, marteau-piqueur et appareils de levage, avec brio. L’année suivante, le chantier a mobilisé vingt salariées et, cette année, quelques hommes se sont joints à elles, pour qu’elles s’habituent à travailler avec la gent habituellement majoritaire sur les chantiers.
Réussite sur toute la ligne
Prévu pour être livré en décembre 2020, ce chantier d’insertion est d’ores et déjà une réussite. En matière d’insertion tout d’abord, le taux de sorties positives a atteint 60 % en 2018 et même 90 % en 2019.« C’est très supérieur à la moyenne », souligne Olivier Bertrand, le directeur de FOR.C.E qui salue également les qualités déployées par ces salariées : « motivation, comportement en équipe, dynamique collective, qualité du travail et conscience professionnelle », énumère-t-il.
Regonflées à bloc
Leur passage sur le chantier les a, en tout cas, regonflées à bloc. Car, aujourd’hui, toutes celles qui l’ont quitté sont entrées en formation, voire ont trouvé un emploi. « Grâce au chantier d’insertion, j’ai trouvé ma voie », dit ainsi Estelle qui passe un brevet professionnel de menuiserie en contrat d’apprentissage.C’est au pied du mur que l’on voit… les maçonnes .« Pour ma part, j’ai eu le déclic pour une formation de technicien de projet du bâtiment », enchaîne Boutheyna.
Peint décoration
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