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Mickaël Amant, la tradition au service d‘une ligne de meubles modernes

Information mise à jour le 15/07/21

Installé à Montpellier, l’ébéniste-restaurateur, spécialiste de la marqueterie Boulle, a mis le confinement à profit pour préparer le lancement de ses propres créations. Portrait

Mickael Amant ©lemasmedia

Mickael Amant ©lemasmedia

Le benjoin du Siam et la sandaraque n’ont aucun secret pour lui. Mickaël Amant, créateur de l’atelier homonyme à Montpellier, utilise chaque jour ce type de résine et de gomme naturelles pour confectionner lui-même les vernis qu’employaient jadis les maîtres ébénistes.
 
Lauréat national du Concours 2018 des Ateliers d'Art de France pour la restauration d’un bureau Mazarin, signé Thomas Hache, Mickaël Amant est un spécialiste des meubles d’apparat du XVIIe au XIXe siècle, de la marqueterie Boulle et de bois précieux : palissandre de Rio, bois de rose, bois de violette... Dans son atelier qu’embaument ces essences rares, le restaurateur, titulaire d’une maîtrise d’ébénisterie, redonne éclat à des cabinets, cartels, coffrets, armoires… sur lesquels les siècles ont fait leur œuvre.
 
Mais, attention ! Pas d’intervention irréversible.

« La restauration ne doit pas avoir d’impact sur le meuble. Les produits que l’on utilise doivent toujours pouvoir être enlevés ou retravaillés », prévient-il.

Voilà pourquoi il n’emploie que des matières et substances écoresponsables, détergents végétaux ou substitut d’acétone pour dégraisser, décoller. Ses vernis sont faits au tampon et les marqueteries sont restaurées à l’identique, avec écailles de tortue, cuivre, laiton, nacre..., ainsi que les bronzes et dorures.
 
Chaque pièce demande souvent plusieurs centaines d’heures de travail, en fonction de la richesse décorative et de son état de conservation. Aussi, Mickaël Amant , 44 ans, travaille essentiellement pour des musées, des diocèses et des collectionneurs privés.
 
De ce fait, quand le premier confinement a été décrété, le coup a été rude.

« Heureusement que j’ai pu bénéficier de l’aide au loyer qu’avaient mise en place la ville et la Métropole de Montpellier. Cette mesure a été un véritable bol d’air », concède-t-il.

Compte tenu de son activité, il a également contracté un PGE, par sécurité, puis il a décidé de mettre la période à profit pour lancer un projet qu’il lui était cher : créer sa propre ligne de meubles, en mettant son savoir-faire d’ébéniste formé aux techniques classiques au service de la modernité.
 
Son tout premier meuble, un bureau, est désormais terminé. Il ne veut pas en dire plus, sinon qu’il sera présenté sur un prochain salon. Mickaël Amant appose donc, à son tour, sa signature sur ses œuvres, comme le faisaient les maîtres, dont il perpétue la tradition. Un beau cadeau pour les 20 ans de son atelier.
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