Les deuxièmes Rencontres des EnR qu’elle a organisées le 10 juillet au sein de la Halle de l’Innovation ont une nouvelle fois apporté la preuve de sa détermination à placer Montpellier au centre des ENR en France. Présentation d’une stratégie qui associe tous les acteurs de la décarbonation.
La Métropole de Montpellier vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Les deuxièmes Rencontres des EnR qu’elle a organisées le 10 juillet au sein de la Halle de l’Innovation en ont apporté une nouvelle démonstration.
Organisée près d’un an après les premières Rencontres des EnR, cette deuxième édition constitue une nouvelle étape importante, impliquant tous les acteurs métropolitains dans la signature d’une charte d’engagement formalisant une ambition collective : faire de la filière ENR un moteur de développement économique durable, de création d’emplois et d’attractivité territoriale, en s’appuyant sur un écosystème d’innovation fort, des partenariats solides et une dynamique de coopération ouverte. Car, entre-temps, la Métropole de Montpellier s’est beaucoup impliquée, en créant en septembre avec les groupes SLB et EDF l’incubateur Henera, le tout premier du genre en France, dédié aux énergies décarbonées, qu’opère le BIC de Montpellier, puis en lançant en décembre au salon Energaïa le cluster des EnR.
« Sur notre territoire, les EnR constituent une filière stratégique, créatrice d’emplois et dont les enjeux sont cruciaux pour lutter contre le dérèglement climatique et reconquérir une souveraineté énergétique », résumait Hind Emad, la vice-présidente de la Métropole de Montpellier, déléguée au développement économique et au numérique.
La métropole de Montpellier dispose de nombreux atouts. Avec 4 500 emplois, 170 entreprises et 30 laboratoires représentant 600 chercheurs, elle est un carrefour des EnR. En outre, et c’est moins connu, elle dispose d’un véritable potentiel en matière de géothermie, une énergie locale, propre, souveraine et infinie, et qui ne dépend pas de la météo.
« Montpellier, place forte de la géothermie » : c’était d’ailleurs le thème de la keynote de ces deuxièmes Rencontres des EnR.
« Sous nos pieds, nous avons une source d’énergie immense : la géothermie, qui est renouvelable, non intermittente, bas carbone et dont l’exploitation n’exige qu’une faible emprise de surface », observait Mariane Peter-Borie, la responsable R&D et Offre de services chez LookUp Géoscience à Montpellier.
La Métropole de Montpellier l’a bien compris. Voilà pourquoi l’immeuble Le Liner à Pérols est alimenté en géothermie sur sonde (récupération de la chaleur du sous-sol jusqu’à 50m à 200m pour chauffer ou rafraîchir un bâtiment). 36 sondes sèches ont été installées. Baptisé Écopole, ce projet sera ensuite étendu pour alimenter les futures constructions de la ZAC prévue dans ce secteur.
Autre opération d’envergure : celle du quartier d’affaires Cambacérès. « La centrale de production a été dimensionnée pour alimenter 450 000 m2 à 500 000 m2 de surface de plancher. Ici, nous recourons à la géothermie sur nappe avec un doublé de forage pompage/rejet et ce double usage chaud/froid permettra de stabiliser la température de la nappe à long terme, en réinjectant l’eau prélevée », expliquait Louis Rovira, le directeur Travaux Énergie d’Altémed. Ce projet a nécessité d’obtenir un permis d’exploiter, le premier du département de l’Hérault.
En complément, une dizaine de réseaux de chaleur ont déjà été créés à Montpellier. « Les géothermies font partie du panel de solutions qu’Altémed étudie sur chaque nouveau quartier et pour chaque projet », ajoutait Louis Rovira.
À Baillargues, l’Horizon Resort-Massane est une autre illustration emblématique. « 31 sondes ont été installées à 150 m de profondeur », précisait Philippe Lesoil, le directeur général de Maïa Énergie, un groupe qui a choisi Montpellier comme deuxième base pour développer ses projets.
Car le potentiel en géothermie est encourageant. « La zone montpelliéraine dispose d’eaux hydrothermales proches de la surface. La caractérisation du sol-sol sera néanmoins nécessaire pour optimiser l’utilisation de la géothermie et produire davantage », soulignait Roger Soliva, professeur en géologie structurale et géoressources de la transition énergétique à l’Université de Montpellier.
En bénéficiant à la fois d’un écosystème des EnR puissant et d’un gisement de chaleur dans son sous-sol, la Métropole de Montpellier est en mesure d’atteindre les objectifs de décarbonation qu’elle s’est fixés pour 2050. À quoi s’ajoute sa volonté d’impliquer l’ensemble des acteurs.
D’où les quatre groupes de travail mis en place lors de la création du Cluster des EnR, afin d’affiner la stratégie et de favoriser la création d’emplois durables sur le territoire :, La Métropole démonstrative et innovante avec un focus sur le mix énergétique, Les enjeux réglementaires, Emploi & Compétences, auxquels s’est ajouté le groupe de travail Rayonnement & Attractivité.
Première brique : suite au moratoire sur le solaire et l’éolien qui fragilise la filière, Michaël Delafosse et Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, ont cosigné un courrier au Premier ministre pour l’ alerter des menaces que fait peser cette décision sur la filière.
Enfin, une deuxième action vient d’être lancée : recueillir auprès des développeurs des données récentes et concrètes sur les délais de mise en œuvre de leurs projets.
« Le soutien de la Métropole de Montpellier est une plus-value pour accélérer le développement de la filière ENR sur notre territoire », observait Michaël Delafosse, le maire de Montpellier et président de sa Métropole, qui a conclu ces deuxièmes Rencontres en dévoilant la Charte d’engagement des acteurs de la filière Énergies Renouvelables (EnR) de la Métropole de Montpellier, qu’ont signé à ses côtés 27 acteurs de l’écosystème. D’autres la parapheront ultérieurement. Montpellier est en voie de se hisser au rang de capitale européenne des EnR.








